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Photo du rédacteurClaire Avelyn

L'inconvénient des aquarelles (Poème en rêves libres)

Dernière mise à jour : 23 sept. 2023

les étoiles sont bleues et le ciel jaune à l’ombre d’une rue rue de la fu-i-e pavés très durs j’ai les pieds nus et je n’ai pas froid à l’ombre de cette rue il se promène et siffle ça fait ffuitt
à la fenêtre cette nuit la neige est une taie qui laisse voir l’éclat de la bougie dans la chambre chaude un homme passait par là rapide avec un oiseau dans la tête au creux de la barbe l’arrêter chercher le visage de la bouche presser des lèvres qui ne bougent pas
ça pique un peu

les portes s’ouvrent à l’envolée surgissent des enfants ils sautent très haut dans le ciel leurs
sacs-à-dos sur l’épaule les cheveux rouges au vent comme des flammes sur les toits de la ville de Berne

rouge aussi l’homme qui fuyait par là
le vide qu’il creuse content et solitaire il est de dos il s’éloigne en dansant on entend dans sa tête chanter l’alouette

les couleurs se reflètent dans l’eau du fleuve c’est bien la Maine car les péniches somnolent les couleurs dans le ciel comme des taches posées là
par un peintre un peu fou
qui ajoute de l’eau encore et encore qui inonde la toile dans cette pièce si petite trop petite on croirait qu’elle
ré-
tré-
cit elle
ajoute de l’eau elle inonde le sol elle inonde la toile on ne peut pas peindre par terre elle est trop grande la toile je le sais bien elle est trop grande je suis assise sur elle pour peindre
il faut s’asseoir dessus sous la toile la ville défile en furie avec les réverbères et les phares des voitures qui nettoient la route et j’inonde ma toile j’en dilue la couleur j’en mélange les images j’ai oublié que je suis sur elle les jambes barrent la toile des taches pâles en étoiles je n’ai plus de mains pour tenir les pinceaux tout s’en va toits de Berne bougie péniches départs en voyage oiseau tenu bien serré dans la tête se perd et le pied du réverbère s’en va sa lumière boit la cage sombre qui la gardait tout s’en va tout va

bien


au point


de jeter les couleurs toujours pas satisfaite de jeter la palette de claquer la porte de quitter la pièce


Poème publié en 2016 chez Terre à ciel.




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