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Sable, n. m. :

Dernière mise à jour : 17 mars

Roche sédimentaire meuble, constituée de petits fragments provenant de la désagrégation de roches de nature diverse. Le sable peut être siliceux, c’est-à-dire composé de silice, pas toujours silencieux, quand on marche, on le sent qui crisse, qui casse, qui crie tout bas sous les pas, sable doux, sable mou, paresseux, langoureux, qui se colle à la peau sitôt qu’elle est brumée d’embruns, peau brune et douce et brillante des morceaux de quartz minuscules, ridicules trésors des plages et des soleils. On se baigne dans le sable et il lui faut du temps pour nous quitter. On l’emmène avec soi, il se cache dans les creux des oreilles et à la racine des cheveux, on le retrouve le soir, à nos pieds, dans la douche. Masse glissante entre les doigts, qui dévore la chaleur et le froid et nous les rend : sable du plus haut du jour, brûlant ; sable du plus profond de la nuit, glaçant. Sable mouvant, qui se déplace lourd et puissant, qui engloutit des villes, avale des gens. Sable malléable, sable à modeler, jeux d’enfants, des châteaux en Espagne, des statues qui s’effondrent au moindre coup du vent, à la moindre vague qui fond. Sable : de la roche qui se rêve eau, qui se rêve mer, se gonfle en vagues, se creuse en sillons. Dans sa folie, il se faufile partout sans souci des obstacles, des barrières, des frontières, ni même des mots : il les dépasse. Né roche, il a de l'eau l'instabilité, du feu la brûlure, de l'air la légèreté pour que le vent l'emporte par-delà les mers et les montagnes.



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